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"Le Tour de France cycliste 2020 dans le Champsaur"

Les prises de vues de cette série photographique ont été effectuées le 31 août 2020 sur la route de l'étape entre La-Fare-en-Champsaur et Orcières-Merlette, puis le 1 septembre 2020 lors du passage de l'épreuve à La-Fare-en-Champsaur avec, comme j'apprécie de le faire, des regards un peu décalés sur les "à-côté", les "envers du décor", tout ce à quoi l'on ne porte pas spécialement attention dans ce genre d'événement...

Vous trouverez ci-dessous l'affiche de l'exposition ainsi qu'un texte de présentation de mes photographies signé par Guillaume Lebaudy, cyclopédiste émérite, que je remercie vivement pour ces très beaux et très justes mots que mes images lui ont inspiré.

Dans l'attente du plaisir de vous accueillir à Saint-Bonnet-en-Champsaur !

Tour de France, cher pays de mon enfance

Le Tour de France va passer par ici.
Nous le savons par des signes avant-coureurs.
Hier le village aux maisons sages,
ses rues et ses routes baignaient dans un ordinaire un peu morne,
et voici que soudain l’œil est accroché par signes, pancartes, banderoles,
maillots géants, drapeaux et guirlandes, plantés en bord de route,
accrochés aux façades, aux poteaux directionnels.
Le village est pavoisé par des colifichets achetés
à une société créatrice « de visibilité et d’enthousiasme ».

Le Tour va passer, les routes seront fermées, la caravane,
les coureurs cyclistes, les suiveurs, les invités iront
dans le sens des flèches jusqu’à l’arrivée.
C’est le plus grand stade du monde. On va pouvoir toucher des yeux
les géants de la route. Des cyclistes amateurs en peloton
parcourent les routes sur lesquelles les professionnels glisseront bientôt
comme dans un rêve.
Combien de temps dure le passage du peloton ?
Le temps d’un rêve.

Tout ce temps à attendre sur le bord de la route…
Mais heureusement il y a la caravane publicitaire !
La caravane passe, les chiens aboient, et nous voilà affublés
d’un t-shirt à pois rouges généreusement offert
par une marque de la grande distribution.
Nous voilà, sur les trottoirs et sur les bermes,
agitant les bras comme des possédés pour que Miss Cochonou,
penchée à la portière de sa deux-chevaux à carreaux rouges et blancs,
nous envoie du saucisson.
Nous voilà le cul en l’air en train de ramasser les objets fétiches de la publicité !

Oh, rien de grave dans cette transe de possession soudaine.
C’est bon enfant ! C’est le Tour !
Ça ne dure qu’un temps de tendre insouciance.

Passe l’échappée et passe le peloton.
Ni temps passé
Ni les coureurs reviennent
Sur le bitume coule le Tour de France.

Allez Poupou !

Guillaume Lebaudy Cyclopédiste de père en fils,
auteur d’articles sur le cyclisme à retrouver dans la revue L’Alpe
''et sur le site de la Cinémathèque de montagne www.cimalpes.fr''